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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 10:46

Mis en ligne le 2011-09-17

 

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Chronique « jardins » du week-end. L’approche de l’automne est l’occasion de faire le point sur les plantes phares de cette saison. Petit tour d’horizon, conseils et astuces à l’appui, depuis les orties jusqu’à la mâche, en passant par les rosiers ou les pissenlits.

En cette belle arrière-saison subsiste et résiste une plante du jardin et des champs que nous pouvons tous reconnaître les yeux fermés et à laquelle il convient, en la surveillant car ses racines ont tendance à filer partout, de réserver une petite place à l’abri des désherbage : l’urtica dioica, plus connue sous le nom d’ortie, et qui ne pique pas que la curiosité des jardiniers. Une plante bien de chez nous, qui pousse jusqu’à 2 500 mètres d’altitude, une plante vivace que nous ne sommes pas allés, pour une fois, quérir aux Amériques ou en Chine.

Au Moyen-Âge, les médecins, comme leurs prédécesseurs grecs, recommandaient de s’en flageller les jambes pour soulager, voire guérir, les rhumatismes. Je n’ai, comme la plupart des gens, qu’involontairement testé cette méthode et il est vrai que pendant quelques minutes, on peut facilement oublier tout autre douleur avec un pareil traitement. Autre usage, à condition ne pas l’avoir cueilli dans les décharges publiques qu’elles affectionnent, ni trop près d’une route : la soupe d’ortie que l’on confectionne avec ses feuilles cueillies avec des gants. Elle peut aussi s’accommoder, en plus grande quantité, comme des épinards. Des cuissons qui font disparaître ses éléments urticants, notamment l’acide formique, ne laissant qu’un délicieux goût de noisette et beaucoup d’oligo-éléments.

Ensuite, qui n’aura pas consommé tout son carré d’ortie en séances de flagellation et en soupes pourra en confectionner un purin, encore fort utile en cette période de l’année. Avec un bon kilo d’orties hachées grossièrement, plongé dans une dizaine de litres d’eau, on obtiendra en 24 heures un produit légèrement fermenté utilisable immédiatement comme insecticide et fongicide. De quoi ramener à un taux normal et supportable tous les parasites qui se sont particulièrement accumulés cet été. Ensuite, avec une fermentation de 15 jours pour au moins 1,5 kilos, toujours pour dix litres d’eau, mais le plus loin possible de la maison à cause de l’odeur, on obtient un engrais de fond à épandre à l’arrosoir au pied des fleurs vivaces et des rosiers. Un engrais qui tend à devenir l’alpha et l’oméga des jardiniers biologiques, même les professionnels. Au point que dans certaines jardineries on voit désormais apparaître des bidons de purin d’orties autorisé ; après une longue bataille, par un décret du 5 mai 2011, mais selon une recette qui fait hurler les écolos et les jardiniers.

Moins piquant, maintenant : dans les champs un peu moins sauvages, ceux qui n’ont pas été couverts de désherbants, on commence à trouver avec les premières pluies de la mâche sauvage, salade que l’on appelait autrefois la « doucette ». Non loin on découvrira -ils sont déjà fort beaux sous mes tilleuls- des pissenlits (Taraxacum dens léonis) qui sont de la même famille que la laitue et les chicorées (famille des astéracées) qu’il est possible d’attendrir et de blanchir en les recouvrant quelques jours avec de vieilles assiettes. Cette salade sauvage, qui peut aussi se semer et se cultiver, est originaire d’Asie et du Caucase. Ses graines nous auraient été apportées, avec le steak éponyme, par les Tatares que l’on appelle en France les Tartares. Mais, en Mongolie, au pays de ces Tatars, les cavaliers des plateaux pour lesquels j’en ai un jour cueillis et préparés sous la yourte, ont obstinément refuser de les goûter : l’Union soviétique est passé sur leurs traditions et, en plus, en creusant le sol, j’avais dérangé les esprits. Ce qui explique que, même aujourd’hui, il n’y ait pratiquement pas de jardins potagers en Mongolie alors que la fumure naturelle apportée par les troupeaux est extraordinairement abondante.Quant à la « mauvaise herbe des moissons », Valerianella olitoria, la mâche, elle nous est arrivée de Sicile à la fin du Moyen-Âge sous sa forme sauvage, avant d’être domestiquée au XVIe siècle. C’est le moment de la semer, qu’il s’agisse de la coquille de Louviers ou de la mâche à grosse graine, sur un sol bien tassé, pour la récolter tout au long de l’hiver. On peut aussi en jeter un ou deux paquets de graines un peu au hasard dans le plus petit des jardins et la retrouver dans deux ou trois mois. Ce qui permettra de découvrir ses endroits de prédilection pour l’année prochaine.

Mais il n’y a pas que les salades et les soupes dans la vie. C’est le moment de soigner les rosiers. Comment ? En coupant les fleurs fanées et en leur apportant de l’engrais pour la réussite de leurs dernières floraisons. Un bon programme pour qu’ils commencent à réparer leurs forces en vue de l’année prochaine. L’idéal, c’est d’épandre à leur pied de la corne finement broyée ou du purin d’ortie léger. Si certains rosiers manquent, si certains sont trop vieux, résistez à la tentation (même sur une terrasse) de les remplacer au mois d’octobre, quand les premiers plants arriveront dans les jardineries ou, pire, dans les grandes surfaces. C’est beaucoup trop tôt car ces rosiers ont été la plupart du temps arrachés avant que soit terminé leur cycle végétatif, enfournés dans des chambres froides après avoir été traité avec des défoliants. Il faut attendre, pour arracher des rosiers et les replanter, que leur sève soit redescendue, c’est à dire le mois de novembre ou de décembre. Il n’est pas possible de bousculer impunément les cycles naturels et le repos végétatif. La remarque vaut d’ailleurs pour bien d’autres plantes vivaces : la nature violentée finit toujours par se venger et les plants maltraités réussiront moins bien ou disparaîtront.

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