Mis en ligne le 2013-09-08
La Mongolie possède des paysages uniques au monde. Ces plaines enherbées font le bonheur des photographes. Ces immenses étendues vertes sont pourtant en danger. Les moutons et les chèvres y font des dégâts irréversibles. Il est temps de faire attention aux steppes mongoles, si on ne veut pas qu'elles deviennent un désert aride et sec, à l'image du sud du pays.
La Mongolie présente la plus grande prairie du monde. Cette étendue est tellement importante qu'elle joue un rôle déterminant dans l'écosystème et le climat local. Cet équilibre est mis en péril, par une activité humaine florissante en Mongolie : l'élevage de moutons et de chèvres. Depuis 1990, le nombre d'animaux d'élevage a doublé. Il est passé à plus de 45 millions de têtes pour 2,7 millions d'habitants. Le chômage de la population mongole amène beaucoup de personnes à se tourner vers cette activité paysanne. Les troupeaux de bovins sont moins destructeurs que ceux de caprins ou d'ovidés.
La Mongolie peut être verte (wikipedia)
Le problème est que les troupeaux ont tellement besoin de nourriture que les plaines sont décimées. Une étude de l'Oregon State University a utilisé des images satellites pour chiffrer les dégâts sur les steppes mongoles. De nouvelles techniques de détection de la végétation ont permis de publier des chiffres très précis.
12 % de la biomasse de la Mongolie a disparu. 70 % des surfaces enherbées sont considérées comme dégradées. La surconsommation d'herbe par les animaux est responsable de 80 % de cette perte. Cette diminution de la végétation a un impact direct sur les précipitations qui ont une tendance nette à la baisse. Moins d'herbe, moins de pluies, ce sont des facteurs qui vont accélérer la désertification des surfaces.
On ne se rend pas forcément compte, mais la Mongolie étant un pays gigantesque. Sa surface est de 1,5 million de km2, à comparer la France fait un petit 675.000 km2. Les surfaces en jeu sont importantes. En effet, on considère que 79 % du territoire mongol fait partie du type prairie.
Cela fait 20 ans que l'on sait que la surface verte diminue en Mongolie. Pendant pas mal de temps, les chercheurs se sont demandé à qui la faute incombait. Était-ce le réchauffement climatique, les élevages, ... ? Cette étude indique clairement que le responsable désigné est l'augmentation du nombre de chèvres et de moutons broutant la Mongolie.
Le grand gagnant dans cette histoire est le désert de Gobi qui gagne du terrain à chaque fois qu'un mouton ou qu'une chèvre se nourrit.
Références: Hilker, Thomas; Natsagdorj, Enkhjargal; Waring, Richard; Lyapustin, Alexei; Wang, Yujie. (2013) Satellite observed widespread decline in Mongolian grasslands largely due to overgrazing.