Mis en ligne le 2012-12-05
Depuis des siècles, le lieu de sépulture du conquérant le plus célèbre de l'histoire est recherché.
"Il est indéniable que Gengis Khan a changé le cours de l'histoire. Pourtant nous connaissons peu de choses sur cette figure historique" affirme Albert Lin, explorateur et chercheur de National Geographic dans un entretien exclusif dans Newsweek Magazine paru ce mardi. Un projet de recherche multidisciplinaire en cours, réunissant des scientifiques américains et des chercheurs et archéologues mongols pourrait révéler qu'il se passe des choses sur la chaîne de montagnes Khentii en Mongolie. Parmi les découvertes de l'équipe, il y a les fondements de ce qui semble être un monument du 13ème ou 14ème siècle, dans une région qui a toujours été associée à la présence de ce lieu de sépulture. Les scientifiques ont trouvé un large éventail d'objets : pointes de flèches, porcelaine, variété de matériaux de construction. Selon l'explorateur tout serait cohérent.
Si les résultats le confirment, cette découverte archéologique sera l'une des plus importantes depuis des années. Des milliers de personnes ont été sollicitées pour passer au crible les données satellites et photographiques. Dans un laboratoire de l'Institut californien de technologie, télécommunication et information de l'Université de San Diego, Lin et son équipe passent au peigne fin le volume d'images satellites à très haute résolution et reconstituent des paysage en 3-D. Dans le cadre d'un projet open-source sans précédent, des milliers de volontaires ont partagé 85 000 images satellitaires à haute résolution afin que l'équipe puisse identifier les détails de structures occultées.
Enjeux politiques
Lin craint que ce monument, s'il s'avère être l'endroit où repose Gengis Khan, soit pillé par des escrocs qui ont déjà volé des reliques en Mongolie, et qu'ils vendent ensuite pour des milliers de dollars chez les antiquaires. Le peu de moyens, les conditions climatiques difficiles des dernières années (étés secs et hivers cruels) augmentent la probabilité de pillage. Mais les Mongols considérant Khan comme un dieu, cela change la donne. Les enjeux géopolitiques pourraient aussi entrer dans l'arène. La Chine, en quête de droits miniers en Mongolie, pourrait considérer que ce territoire est sien. Le tombeau de Gengis Khan deviendrait un objet de convoitises politiques insoupçonné.
Depuis sa mort il y a 800 ans, le lieu du dernier repos du chef militaire mongol Gengis Khan fait l'objet de recherches. Des millions de dollars ont été dépensés pour les fouilles mais sans aucun résultat. Tout a été fait, au moment de sa perte, pour cacher la tombe afin de la protéger d'éventuels pilleurs. La légende raconte que l'escorte funèbre de Khan tuait quiconque croisait son chemin pour ne laisser aucun indice du lieu de repos du grand chef. Ceux qui ont construit le tombeau funéraire ont été tués, idem pour les soldats qui les ont achevés. L'emplacement de cette tombe est l'un des mystères les plus durables de l'archéologie.
par Atlantico