Mis en ligne le 2011-10-19
Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) reprenant à son compte les conclusions du dernier rapport du Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) intitulé, « Une nouvelle ère de justice sociale », dans lequel il est indiqué que le manque de progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et plus particulièrement dans l’OMD relatif à la réduction de pauvreté, a prévenu qu’au regard de ces insuffisances, il faudra encore attendre « 88 années pour éliminer l’extrême pauvreté » dans le monde .
« La priorité en matière d’efforts de lutte contre la pauvreté doit être accordée aux plus vulnérables et aux personnes marginalisées, tant sur le plan national qu’international », a-t-elle souligné, ajoutant que les crises multiformes qui secouent le monde, notamment la récession économique, ainsi que les changements climatiques, exacerbaient la condition critique des personnes les plus vulnérables. Au nombre des mesures prises par le Gouvernement de Mongolie en vue de réduire la pauvreté figurent la promotion des politiques de l’emploi, une démarche qui a abouti à la création de milliers de nouveaux emplois, a précisé Mme Ochir. Dans le secteur agricole, a poursuivi la représentante de la Mongolie, les réformes menées en Mongolie ont conduit à « une productivité agricole accrue et à une production agricole soutenue ».
Deuxième Commission
13e & 14e séances – matin & après-midi
DES INTERVENANTS AU DÉBAT DE LA DEUXIÈME COMMISSION EXHORTENT LA COMMUNAUTÉ
INTERNATIONALE À CRÉER DES CONDITIONS FAVORABLES À LA FIN DE LA PAUVRETÉ
Ils insistent sur le besoin d’autonomisation économique des femmes
et de renforcement des capacités, en cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté
Alors que la communauté internationale commémorait la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné le point de son ordre du jour relatif à l’élimination de la pauvreté et à d’autres questions liées au développement. Dans ce cadre, la Commission a aussi débattu de la participation des femmes au développement et de la mis en valeur des ressources humaines.
L’éradication de la pauvreté demeure l’un des défis majeurs posés à la communauté internationale à 4 années de la date butoir de 2015, qui est celle agréée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les États Membres s’étaient engagés, en l’an 2000, à réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population mondiale dont le revenu quotidien est inférieur à 1 dollar par jour. En 1990, 1,8 milliard de personnes vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour, contre 1,4 milliard en 2005. Selon des projections récemment actualisées de la Banque mondiale, le taux global de pauvreté à travers le monde devrait passer en dessous de 15% de la population mondiale d’ici à 2015, ce qui montre que cet OMD est réalisable si on y met les moyens et la volonté politique.
Des délégations de la Deuxième Commission ont néanmoins exprimé leur inquiétude face à la situation économique actuelle, qui mine les efforts déployés par les pays pour réaliser l’objectif de réduire de moitié le nombre des personnes vivant en dessous de l’indice de pauvreté dans le monde, qui est le premier des OMD. S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), le représentant du Népal a cité les chiffres « alarmants » de la pauvreté dans les PMA au cours de la période allant de 1990 à 2005, et il a relevé qu’au rythme actuel, il faudrait plus de 88 ans pour éradiquer la pauvreté. Pour le délégué de l’Indonésie qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), la situation s’empire du fait de la volatilité des prix des denrées alimentaires et des impacts des changements climatiques.
Dans le cadre des solutions à adopter pour mettre fin à la pauvreté, des délégations ont évoqué la nécessité d’un plus grand rôle pour les femmes, notamment dans le secteur économique. Pour le représentant de l’Australie, la mise en place de l’égalité des genres est un impératif pour la promotion du développement. Il a rappelé que son pays est le cinquième plus grand contributeur au budget d’ONU-Femmes. C’est dans cette optique de renforcement du rôle de la nouvelle entité onusienne que le représentant de la République-Unie de Tanzanie a regretté le fait que les efforts consentis, par la communauté internationale, pour la mise en place d’ONU-Femmes, ne soient pas récompensés aujourd’hui, au vu de la faiblesse des allocations budgétaires fournies à la nouvelle entité.
D’autres solutions ont été évoquées pour mettre fin à la pauvreté dans le monde. S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Argentine a, pour sa part, souligné l’importance des échanges commerciaux pour éradiquer la pauvreté. Il a plaidé pour la promotion des produits des pays en développement et pour leur accès aux marchés des pays riches, et a également cité le transfert de technologie comme un moyen d’accélérer la croissance des pays en développement. La représentante de l’Organisation internationale pour les migrations a noté que si les transferts de fonds effectués par les travailleurs migrants vers leurs pays d’origine, à travers des canaux officiels, s’élevaient à 325 milliards de dollars en 2010, ces fonds représentaient toutefois le couvert, les frais de scolarité, ou encore les frais de soins et de médicaments des millions de membres des familles que font vivre les migrants.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 18 octobre à 15 heures, en organisant un évènement spécial sur le thème de « l’autonomisation des peuples, un modèle de paix ».
ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT
a) Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) ( A/66/221 )
Ce rapport est soumis en application de la résolution 65/174 de l’Assemblée générale sur la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), texte qui priait le Secrétaire général de présenter un rapport sur l’application de la résolution conformément au thème « Plein emploi et travail décent pour tous ».
Dans ce rapport le Secrétaire général examine les problèmes que posent l’élimination de la pauvreté et certaines mesures de politique générale parmi les plus importantes à cet égard. Il met également en relief le niveau croissant de cohérence des politiques menées dans le cadre de la deuxième Décennie et décrit les efforts déployés en faveur du renforcement de la coordination à l’appui du Pacte mondial pour l’emploi et de l’Initiative pour une protection sociale minimale.
Pour atteindre celui des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui concerne la pauvreté, indique le rapport, il faut une action coordonnée qui aboutisse à une croissance économique soutenue, partagée et équitable et encourage le développement durable. À cet égard, ajoute le Secrétaire général, des politiques macroéconomiques qui favorisent la création d’emplois productifs et soutiennent une protection sociale accrue revêtent une importance cruciale. L’investissement dans l’agriculture et la promotion du développement rural sont des dimensions importantes de la croissance qui peuvent également aider à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire, estime le rapport.
Le Secrétaire général invite l’Assemblée générale à encourager la communauté internationale à continuer à soutenir les efforts nationaux en faveur de l’élimination de la pauvreté en créant un environnement international favorable et en assurant une plus grande cohérence entre les politiques macroéconomiques, commerciales et sociales; et à engager les États Membres à continuer à soutenir le plan d’action, à l’échelle du système de l’ONU, de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté et les efforts connexes en faveur du plein emploi et du travail décent pour tous. Enfin, M. Ban exhorte également l’Assemblée générale à trouver des arrangements et mécanismes pour atteindre les objectifs du Fonds de solidarité mondial dans le cadre des activités et initiatives complémentaires déjà entreprises par le système des Nations Unies.
b) Rapport du Secrétaire général sur la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans les stratégies nationales de développement ( A/66/219 )
En application de la résolution 64/217 de l’Assemblée générale relative à la participation des femmes au développement, ce rapport porte principalement sur la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans les stratégies nationales de développement, soutenues par le système des Nations Unies et les pays donateurs. Il met en avant la nécessité d’une budgétisation qui favorise l’égalité des sexes et la présente comme une bonne pratique à cet égard.
L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont essentielles à la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau mondial, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), relève le rapport.
Le Secrétaire général indique qu’au-delà de la sensibilisation, du renforcement des capacités et des activités de formation, des efforts concertés sont nécessaires pour incorporer efficacement la problématique hommes-femmes dans les politiques et stratégies nationales de développement. Il ajoute qu’une budgétisation tenant compte de la problématique hommes-femmes est un outil efficace mis au point pour garantir l’allocation de ressources suffisantes à la réalisation des objectifs d’égalité entre les sexes. Parlant du rôle des Nations Unies et des donateurs dans l’autonomisation des femmes, M. Ban estime que l’accent devrait être mis sur la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans les activités de coopération pour le développement, en s’appuyant notamment sur l’appropriation par les pays des initiatives existant dans ce domaine.
Le Secrétaire général invite l’Assemblée générale à demander aux États Membres et à tous les acteurs concernés de tenir systématiquement compte de la problématique hommes-femmes dans la formulation, l’exécution, le suivi et l’évaluation de toutes les stratégies et politiques, ainsi que dans l’élaboration et l’exécution des plans sectoriels nationaux de développement, et de garantir l’harmonisation des plans d’action nationaux avec les stratégies nationales en faveur de l’égalité des sexes et du développement. Le rapport soumet également à l’Assemblée générale l’option de suggérer aux États d’élaborer et adopter des mécanismes de mesure efficaces pour contrôler et suivre les fonds alloués par les gouvernements, les Nations Unies, et les donateurs à la réalisation des objectifs visant l’égalité des sexes.
c) Rapport du Secrétaire général sur la mise en valeur des ressources humaines ( A/66/206 )
Ce rapport fait suite à la résolution 64/218 de l’Assemblée générale, relative à la mise en valeur des ressources humaines. Il donne un aperçu des effets de la crise financière et économique mondiale sur la mise en valeur des ressources humaines et parle des enseignements tirés des expériences nationales pour prévenir et surmonter les effets négatifs de la crise. Il analyse également les problèmes et les possibilités qui se font jour au niveau national en matière de mise en valeur des ressources humaines. Dans ce rapport, le Secrétaire général cite des exemples de stratégies nationales de soutien et de mise en valeur des ressources humaines.
Le rapport souligne le rôle de la communauté internationale, y compris celui du système des Nations Unies et des administrations nationales et autres, comme le secteur privé, dans la promotion de la mise en valeur des ressources humaines et prévoit des recommandations concernant des mesures à prendre à un stade ultérieur.
La mise en valeur des ressources humaines joue un rôle fondamental dans le développement économique, social et environnemental, souligne le Secrétaire général. Une main d’œuvre compétente, bien formée, en bonne santé, capable, productive, adaptable et dotée de connaissances sur les nouveaux secteurs de l’économie et de l’emploi, constitue le fondement d’une croissance économique et sociale durable des pays, ajoute-t-il dans le rapport. Le Secrétaire général relève aussi que plusieurs pays en développement éprouvent encore des difficultés à mettre en valeur suffisamment de ressources humaines pour répondre à leurs besoins économiques et sociaux.
Le Secrétaire général invite l’Assemblée générale à suggérer aux gouvernements de placer les activités de mise en valeur des ressources humaines au centre du développement économique et social, et de prendre des mesures efficaces en la matière, de manière à réduire rapidement et considérablement la part de la population dont le travail est peu productif. Il stipule dans ce rapport que les gouvernements devraient mieux aligner les systèmes d’éducation et de formation sur les besoins du marché du travail. Les programmes scolaires et les programmes de formation professionnelle doivent être mis à jour régulièrement, et en étroite consultation avec les entreprises, note-t-il dans le rapport.
En outre, le Secrétaire général invite l’Assemblée générale à encourager les États Membres en ce qui concerne la nécessité du renforcement des efforts nécessaires pour réduire les obstacles à l’emploi, en particulier ceux auxquels se heurtent les femmes. Il invite également les donateurs à envisager d’allouer une plus grande part de l’aide publique au développement à la mise en valeur des ressources humaines et de réfléchir à la manière dont l’aide sectorielle pourrait mieux aider à assurer cette mise en valeur.
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