Mis en ligne le 2011-09-26
Les métaux non-ferreux subissent une sévère correction. Pourtant l’offre continue d’être limitée par divers contraintes alors que les coûts continuent de s’apprécier.
Les fortes baisses enregistrées par les cours de l’ensemble des métaux de base la semaine dernière ont fortement ralenti le 26 septembre. Si le cuivre, le zinc et le plomb affichent encore de légers reflux, les autres non-ferreux se sont modérément redressés. Emportés par l’effondrement de toutes les classes d’actifs, les métaux avaient subi la pire semaine depuis octobre 2008, rappelle Nicholas Snowdon de Barclays Capital. Le manque de consensus pour résoudre la crise de la dette dans la zone euro n’a pas rassuré les marchés, souligne l’analyste.
La rapide détérioration des perspectives économiques globales n’a épargné la semaine dernière aucune catégorie de matières premières. Si le nickel et le cuivre, en baisse de 15%, et plus encore le plomb, ont été sévèrement corrigés, c’est le cours de l’argent qui a affiché la plus forte chute, plus de 26% de baisse. Considérés comme des « valeurs refuges », l’or et les platinoïdes n’ont pas échappé à la tourmente, reculant de plus de 10%. Et le plongeon se poursuit, l’once de métal fin est passée le 26 septembre sous les 1 600 dollars, ayant perdu 300 dollars en trois semaines, alors que dans le même temps l’argent perdait plus d’un tiers de sa valeur.
La correction du cuivre n’a guère à voir avec la solidité de ses fondamentaux. Les nouvelles confirmant les difficultés à maintenir l’offre à un niveau élevé ont continué de se succéder à un rythme soutenu. Une nouvelle panne d’électricité au Chili – le premier pays producteur de métal rouge – a touché ce weekend plusieurs des plus importantes mines du pays, en particulier Andina et El Teniente (Codelco) et Los Bronces (Anglo American). Si le courant a été rétabli, cet incident souligne les tensions sur le réseau électrique qui avait déjà cédé en mars 2010.
Autre contrainte, la grève qui a réduit de 1 400 tonnes la production quotidienne de la deuxième plus importante mine du monde, Grasberg en Indonésie, pourrait bien se poursuivre au-delà des 30 jours décidés initialement par le syndicat des mineurs. Autre problème, l’élection présidentielle en Zambie ont porté au pouvoir Michael Sata, ce qui risque d’entraîner une révision de la fiscalité minière. Les coûts d’extraction du cuivre en Zambie sont déjà parmi les plus élevés, explique Snowdon, citant une récente étude de Brook Hunt. Enfin, en Mongolie, le gouvernement a déclaré avoir l’intention de porter sa part dans le projet minier d’Oyu Tolgoi de 34 à 50%. Avec une production programmée pour atteindre 431 000 tonnes en 2015 et potentiellement 810 000 tonnes en 2020 ce projet est de loin le plus important pour le métal rouge.
Et l’inflation des coûts d’investissement et de production qui frappe de nouveau l’industrie minière ne semble pas marquer une pause malgré le reflux des cours. Codelco vient d’annoncer avoir revu à la hausse le montant des investissements nécessaires au développement de la deuxième phase de l’expansion de sa mine Andina. Baptisé Expansion Andina 244, le projet nécessitera un investissement de 6,2 milliards de dollars pour une augmentation de la production de 350 000 tonnes. Une hausse de 29% par rapport aux 4,8 milliards envisagés précédemment, liée en partie à l’appréciation du peso chilien. Pour cette somme Codelco acquerra notamment une nouvelle unité de concentration de 150 000 tonnes de capacité par jour, des tombereaux de 60,3 tonnes, 6 pelles mécaniques géantes et plusieurs kilomètres de transporteurs à bandes.